Les Geeks : je ne suis pas un numéro, je suis un tome libre

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  • Le résumé de Daniel Telliez : Les Geeks, c’est une série BD qui parle de nous, la nouvelle race d’humains qui prend petit à petit le contrôle de l’univers : fondus d’informatique, fans de gadgets technologiques, accros des jeux vidéos, passionnés de mondes fantastiques, fous de séries TV, compulsifs de tchat online… Avec la technologisation galopante de notre société, une chose est sûre, aujourd’hui le Geek, c’est chic ! Un geek est une personne passionnée, voire obsédée, généralement par l’informatique, la Science-Fiction et l’Heroic Fantasy, les jeux de rôles ou les jeux vidéos, voire tout à la fois. Pour le reconnaître, c’est simple : il porte des tee-shirts aux logos étranges, parle un langage bizarre incompréhensible pour le commun des mortels et préfère passer une soirée à réparer son ordi que de sortir avec ses amis.
  • Les scénaristes : Le collectif Gang réside dans les Bouches-du-Rhône.
    Ils sont 5 : 3 garçons, 2 filles.
    Gang, c’est un collectif de scénaristes adeptes de la geek attitude de longue date. Chacun d’entre eux a son histoire et son domaine de prédilection : informatique, jeux vidéo en ligne, gadgets, et leur expérience personnelle les inspire largement pour leur série !
  • Le dessinateur : Thomas Labourot est né en 1977 à Reims, où il réside.
    Après le bac, il prend des cours de théâtre tout en intégrant les Beaux-Arts, d’où il est écarté pour avoir voulu y introduire des cours de bande dessinée. Il travaille alors sur des illustrations de jeux de rôle. Sa rencontre avec Jean David Morvan lui permet d’intégrer l’atelier 510 TTC et de s’attaquer à la suite de Troll (Soleil). Il est également le dessinateur des séries Washita (Soleil) et de Détectives (Delcourt).
  • Ce que Daniel Telliez en pense : C’est toujours avec le même plaisir que je retrouve Vince, Fred, Julie ou Charline dans leur environnement naturel, un espace où le langage n’est plus tout à fait compréhensible pour le commun des mortels et où la pomme de discorde n’est pas celle d’Adam et Eve. Les situations sont cocaces et on peut s’identifier aux personnages, ou tout au moins identifer quelqu’un dans notre entourage… qui n’a pas un petit geek parmi sa famille ou groupe d’ami ?

SOS BONHEUR

D’actualité !

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  • Le résumé de Daniel Telliez : La plupart des gens pensent que Jean Van Hamme est un suppôt du capitalisme car il raconte les aventures d’un héros, Largo Winch, play-boy riche à millions. En réalité, il faut plutôt voir Van Hamme comme un continuateur du roman-feuilleton à la Balzac, toujours soucieux de donner à comprendre le monde dans le cadre de digressions didactiques encyclopédiques. Voyez celles concernant la fabrication du papier ou le fonctionnement de la lettre de change dans Les Illusions perdues, par exemple. Largo Winch, dans le même sens, apparaît plutôt comme un rebelle B.C.B.G, une fusion réussie entre Lucien de Rubempré et Rastignac. Ceux qui connaissent bien l’œuvre du scénariste de XIII et de Thorgal connaissent aussi Les Maîtres de l’Orge, où la référence n’est plus le démiurge de la Comédie Humaine, mais bien Zola et les Rougon-Macquart : l’idée que le destin des « grandes familles » capitalistes se confond avec la marche des nations et que le prolétariat est comme un poulain descendu dans la mine, devenu un cheval de trait aveugle qui tire le chariot sans avoir revu la lumière du jour.Dans S.O.S. Bonheur, un album conçu en 1980 et dessiné par un Griffo débutant dans le dessin réaliste, Jean Van Hamme est moins militant que l’auteur de J’accuse ! mais il pose des questions qui sont au cœur de nos choix de société : Jusqu’où doit aller la sécurité sociale ? Jusqu’à laisser l’État décider de tout ? Pourquoi et pour qui travaillons-nous réellement ? Cela nous regarde-t-il de le savoir ? Jusqu’à quel point l’État doit-il être renseigné sur nous ? Quel est le sens réel du mot liberté, est-ce une utopie, et combien de révolutions seront encore faites en son nom ? etc.

 

  • Le mot de l’éditeur : Tout fonctionne à merveille. L’État providence veille sur le bonheur de chacun de nous. Bonheur officiel. Bonheur programmé. Comme toujours, Louis aurait pu feindre d’ignorer la réalité des « déregs », ces rebelles systématiquement déregistrés du Grand Fichier Central et condamnés à la mort civile. Comme toujours, il aurait pu fermer les yeux sur l’existence des « illegs », ces gosses nés illégalement depuis la loi sur la limitation des naissances. Seulement voilà, après trente-cinq ans de trop loyaux services dans la police, il prend à Louis l’envie de redresser la tête et de voir enfin la réalité en face. Et quand Johnny, un « illeg », glisse sa petite menotte dans sa grosse paluche, il se laisse guider, sans hâte, à travers le miroir de ses illusions. De nos illusions.

 

  • Ce que Daniel Telliez en pense : Surprenant ! Je connaissais Van Hamme pour ses BD d’aventure. je l’ai découvert ici profond, révolutionnaire et toujours aussi passionnant. Histoire d’une société qui pourrait être notre futur. Un regard critique d’une finesse exceptionnelle sur la société, mêlé à un petit goût d’aventure et un graphisme qui n’a plus rien à prouver.
    Cette BD est très agréable à lire et regarder, le récit est prenant. Elle résonne pendant la lecture, mais elle résonne aussi plus tard, face à des évènements du quotidien. S.O.S bonheur devrait être dans chaque bibliothèque. A lire bien évidement !